Début avril, les étudiants d’Abbey Road Institute Paris ont assisté à une masterclass donnée par Daniel Findikian sur l’état des lieux du numérique pour l’industrie musicale en 2023.
Son intervention auprès des étudiants d’Abbey Road Institute Paris leur a notamment permis de se tenir informés des enjeux du débat actuel sur la question du « user centric ». En effet, la volonté récente d’Universal Music de changer le modèle de rémunération des artistes a relancé l’ancien débat du pro-rata versus le user-centric. Toutefois il semblerait qu’Universal poussé pour une troisième voie sur laquelle nous n’avons actuellement pas plus de precisions.
Sur l’intégralité des abonnements payants d’une plateforme, environ 30% sont retenus par la plateforme elle-même, pour son fonctionnement. Les 70% restants reviennent aux labels, artistes et tout ayant-droit de la musique présente sur la plateforme.
Le système de répartition actuellement de mise sur la plupart des plateformes, dont Spotify, est celui que l’on appelle le pro-rata system, le market-centric ou encore le modèle du pot commun. Avec ce modèle, les 70% de revenus sont attribués aux ayants-droit au pro-rata des streams qu’ils ont généré.
Inversement, avec le modèle user-centric, pas de pot commun. Chaque abonnement est traité a l’échelle individuelle. Sur les 70% de l’abonnement d’un individu revenant aux artistes, seuls les artistes que cet individu a écouté seront rémunérés.
Dans cette perspective, le Centre National de la Musique a conduit une étude pour évaluer l’impact du user-centric sur la répartition des revenus liés au streaming. Le CNM conclut notamment que le passage à ce modèle déplacerait une partie des revenus arrivant actuellement aux artistes de rap et de hip hop vers des artistes de pop et de rock et vers du back catalogue (titres mis en ligne au moins 18 mois auparavant).
La carrière de Daniel a commencé en label, en tant que chef de projet puis responsable marketing du label Polydor. Il a ensuite été le directeur adjoint du label SMALL chez Sony Music. Après ses années en maison de disques, Daniel a créé son propre label et développe une activité de conseil. En 2004 il rejoint le label Virgin d’EMI en tant que directeur marketing avant de prendre, deux ans plus tard, la direction du département « nouveaux business et nouvelles technologies » d’EMI France. Il a alors pour mission de développer de nouvelles sources de revenu pour le label, à l’été du numérique. Il tiendra ce rôle pendant 7 ans, avant de créer l’EMIC : une école qui forme aux métiers du management et du marketing, dans les industries de la musique et de l’audiovisuel. La formation en Music business de l’EMIC est accessible des Bac +3.
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